CHAPTER ONE : CARDIFF
Alors tu es … tu aimes les hommes ? Que les hommes ?Oui m'man.J'ai toujours que tu étais différent, mais pas à ce point. Enfin, je crois que j'ai pas le choix que d'accepter. Après tout, ton oncle Alfred l'est aussi et on en fait pas toute une histoire ! Le tout, c'est de ne pas le dire à ton père. Lui, il piquerait une crise.Oh mais je vais pas m'y risquer !Voilà, j'annonçais à la seule femme que j'aimais que j'étais gay. Ca n'a pas été compliqué. On s'est assis l'un en face de l'autre, on a discuté, je lui ai expliqué calmement. Elle n'a ni hurlé, ni pleuré, ni m'a mis à la porte. Si, j'ai vu ses yeux briller quelques instants. Voilà un de ses quatre enfants qui n'aura pas de descendance. Mais comme elle l'avait dit elle-même, son propre frère était lui-même gay et tout le monde s'en foutait. Enfin, sauf mon père. Edward Sonford était du genre conservateur et n'aimait pas l'oncle Alfred juste pour son orientation sexuelle, il n'aimait pas les homos en général et le faisait bien savoir. Alors son propre fils basculer du côté obscur du sexe, même pas en rêve je lui dirais ! Pour en discuter plus longuement, je me rendais chez ce-dit oncle et pensait un peu à ma vie.
J'étais le troisième d'une famille de quatre enfants, trois fils et une fille. Beau travail la maman ! On n'était pas richissimes mais mon père gagnait bien sa vie et ma mère avait un salaire convenable en tant que secrétaire de direction. Bref, nous étions à l'abri du besoin. Par « différent », ma mère devait entendre que je n'aimais pas me rouler dans le sable comme les autres gamins ou partager mon goûter avec une amoureuse étant enfant. Qu'au lycée, j'ai préféré le côté littéraire à l'économie ou aux sciences. Et que je ne me voyais pas d'avenir prédéfini, je voulais voyager avant. Je n'avais rien de conventionnel et personne ne m'avait rien dit à ce sujet. C'est vrai, mon frère aîné voulait faire de la politique et était bien parti vu ces études, le deuxième se dirigeait vers les sciences. Quant à ma cadette, encore au lycée, elle rêvait de devenir professeur d'histoire et géographie. Il n'y avait que moi dont l'esprit divaguait. Et la sexualité aussi. Pas ma faute si les filles ne m'attiraient pas. J'ai essayé, c'est flatteur quand une fille vous fait du gringue, surtout quand elle est pas moche. Alors je sortais avec, pour faire comme tout le monde. J'y prenais pas plus de plaisir mais je pensais que j'étais jeune, que c'était normal … Mais je peux dire que depuis que je sors avec des mecs, j'en prends du plaisir ! Enfin des mecs, à 19 ans j'en ai pas connu des tas. Que je compte … quatre. Une histoire, un amant et deux coups d'un soir. En un an, c'est maigre. Enfin mon histoire a duré huit mois. Josh m'en aura appris des choses … Bref, je vivais ma vie et je savais maintenant que j'avais ma mère de mon côté, elle me couvrirait si je devais sortir un peu trop souvent.
L'oncle Alfred avait la cinquantaine mais était ce qu'on pouvait appeler un vieux beau. Il s'entretenait et prenait soin de lui. Le plus étonnant était qu'il était avec le même type depuis vingt ans. Quels sont les couples hétéros qui durent aussi longtemps ?
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Sur le lit de Max, mon copain du moment, je réfléchis à ma troisième année de fac. Je voulais partir en Erasmus mais je ne savais pas où. J'hésitais encore entre la France, l'Italie et l'Espagne. Quitter mon île où il pleut trop souvent pour découvrir un peu plus le soleil.
Je suis allé à Barcelone y a deux ans. J'ai jamais autant fait la fête et vu de beaux mecs.J'irais pas que pour ça. Je vais étudier.Je sais ce que tu vas y étudier … l'anatomie des espagnols.Il m'embrassait et sourit, persuadé d'avoir raison. Il n'avait pas tort. Cette année, des espagnols étaient venus à Cardiff. Les fous. Quitter le soleil pour ici. Un d'entre eux, Juan était particulièrement attirant. Et bien trop hétéro. J'avais tenté ma chance à une fête, avec l'alcool, je me suis dit que ça pouvait marcher. Il m'a envoyé bouler en riant. Quel con, il sait pas ce qu'il a raté.
Ouais mais avant de connaître les espagnols, je veux en savoir plus sur comment sont gaulés les galloisEt je me mis sur lui pour reprendre nos activités après un petit moment de repos. Quelques mois plus tard, je partais pour Barcelone ...
CHAPTER TWO : BARCELONA
Cela faisait trois ans que j'avais obtenu ma licence d'arts. Trois ans que j'aurais du rentrer à Cardiff. Trois ans que je bossais comme vendeur pour gagner a vie. Je n'avais absolument pas envie de rentrer à Cardiff, sous la pluie, la grisaille, les esprits mornes et chez mes parents. Ici, c'était la vie. Je me suis fait un beau teint hâlé malgré les coups de soleil tenaces, j'ai appris à vivre à l'espagnol et je suis entré dans une sorte de réseau pour gays absolument démentiels. Je bossais le jour, je fanfaronnais la nuit. Personne pour me dire quoi que ce soit, je squattais les bars, les soirées et les boîtes aussi souvent que je le pouvais, soit au minimum quatre fois par semaine. Je ne rentrais pratiquement pas les week-ends, embarqués dans des fêtes de folie ou chez mes copains. A Barcelone, je vis mes plus grands bonheurs et mes plus belles déceptions. J'ai appris à pleurer pour un mec qui me quitte et se faire consoler par une bande d'amis qui ont décidé de me trouver le beau gosse du siècle pour me réconforter, ainsi que de me noyer sous l'alcool pour mon bien.
Qu'est ce qu'on ferait sans amis, hein ?
Je ne suis pas près de quitter cette ville de rêve ! Je tiens trop à mon boulot, mon appart', mes potes, mes amants et ma liberté ! Surtout que j'ai rencontré un type ... Enfin plusieurs, mais lui il est WAW ♥
Fuck Wales, Viva España !