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« Ian, Andrew, Andrew, Ian. Vous serez collègues à partir d'aujourd'hui. »

OHMYGOD furent les premiers mots qui traversèrent l'esprit de Ian quand on lui présenta pour la première fois Andres. Il fut instantanément captivé par les yeux d'un bleu-gris envoûtant de son nouveau cher collègue. Ce fut le regard encore perdu dans le sien qu'il lui serra la main avant de le regarder - le mater plutôt - tandis qu'il allait s'asseoir à son bureau, à une petite dizaine de mètres seulement du sien. Ce jour là, c'était son jour de chance, Ian le savait, le sentait.

Les deux jeunes gens sont donc devenus collègues. Ian n'a pas hésité longtemps avant d'aborder son nouveau collègue, d'abord de manière professionnelle bien sur, pour ensuite essayer de s'en faire un ami, et qui sait, peut-être plus... Il en avait d'ailleurs parlé à ses amis de la communauté pendant l'une de leur "réunion" :

« Ian, t'es pas possible comme mec, t'es entouré de gay ici mais non, tu jettes ton dévolu sur un hétéro ! T'es incroyable j'te jure. »

Cette remarque avait fait sourire Ian sur le coup mais son pote avait soulevé un point. Si jamais Andres s'avérait hétéro, ça allait faire mal. Enfin bon, ça ne coûtait rien de tenter sa chance, si ? C'était vrai qu'Andrew semblait tenir à sa "virilité". Il faisait tout pour qu'on ne le prenne pas pour une chochotte, jusqu'à même en rajouter parfois, mais Ian, lui, ça le faisait rire, parce qu'il savait que quand on exagérait quelque chose, généralement c'était qu'on avait quelque chose à compenser et dans le cas de son collègue, ça pourrait être une attirance envers les hommes. On était à Barcelone ici après tout, il avait bien le droit de rêver.

Andres quant à lui, était à la fois heureux et embarrassé d'être à Barcelone. Son nouveau job lui plaisait mais il aurait du y réfléchir à deux fois avant de le prendre à Barcelone. Après tout il avait entendu parler de la communauté. Quelque chose en son for intérieur lui soufflait que c'était justement ça qui avait fait pencher la balance mais, une fois n'est pas coutume, il n'écouta pas et chassa ces pensées de son esprit. Il n'était pas gay ! C'était pas une tafiole lui, il aimait les femmes, les vraies. Avec des seins, des cheveux longs, des hanches, tout quoi. C'était pas parce qu'il lui arrivait de temps à autre de zyeuter son collègue que ça voulait dire quoi que ce soit. Alors pourquoi un jour, tout en discutant avec le fameux Ian, il ne put se retenir de dire, sur la défensive après un sous-entendu bien placé de la part du jeune homme :

« J'ai une copine, elle s'appelle Maria, on s'entend très bien. Et vous ? »
« Moi ? Non, ça n'a jamais été mon truc. » Les filles ou les relations ? Quelque part il n'aimait pas qu'il ait une copine, mais la façon dont il l'avait dit, comme pour se défendre, c'était assez révélateur. « Elle habite avec vous ? »
« Non... Elle habite à Madrid. »
« Madrid, hein ? Jolie ville à ce qu'il parait... » Sourire malicieux avant de finir son café.

Une chose était sure, la présence de Ian au travail était une torture permanente pour Andres, mais quelle douce torture. En revanche le jeune anglais sentait qu'il allait prendre un malin plaisir à s'amuser avec Andres, tout en sachant que s'il se trompait et qu'Andres était bel et bien hétéro, il aurait du mal à s'en remettre. M'enfin, ce n'était pas ça qui allait l'empêcher de lui offrir un verre un de ces jours...